Un Kardar dans un sale état

Ce matin là, on pouvait à peine distinguer la silouhette du Kardar qui approchait de Kar en titubant dans la boue. Ses vêtements étaient trempés comme s'il venait d'aller se baigner dans les eaux froides de Teilia, mais à voir l'état de ses habits souillés par la poussière de minerais et déchirés à trop d'endroits pour qu'une simple baignade en soit la cause.

Le petit homme marchait péniblement dans les rues de Kar en direction des quais. Sa longue barbe rousse, qui n'avait pas été taillés depuis bien longtemps pendait jusqu'à ses genoux en cachant la main qu'il laissait sur une plaie ouverte au niveau de l'estomac. Il continuait sa marche en fixant devant lui. Ceux qui lui parlèrent ou qui se mîrent en travers de son chemin ne reçurent aucune réponse du blessé, qui marchait comme un zombie en laissant derrière lui une longue trainée de sang.

Sa route se termina devant la porte où vivait jadis l'alchimiste Torkrom Forgefeu. Le nain prit près de 15 minutes à trouver une petite clef dans son sac et tenta de l'insérer dans la serrure de la porte, en vain. La serrure semblait avoir été changée car la clef ne fonctionnait pas apparemment. Même le nom de Torkrom l'alchimiste avait disparu du panneau près de la porte, mais le mourant n'avait pas la force de réussir à lire les mots À LOUER sur celui-ci.

Il s'écroula soudainement sur le sol, laissant la clef à moitié dans la serrure. Ses yeux toujours ouvert semblaient vide de toute vie et ses lèvres bleues laissait remarquer le nombre de temps qu'il avait passé sous la pluie sans protection ou d'abris. Seul le faible souffle qui sortait de sa bouche prouvait que l'homme était toujours en vie, bien que sur le seuil du trépas il gisait dans une marre de sang qui s'agrandissait rapidement près de la porte de son ancien domicile.

[HRP - Pour plusieurs raison je n'ai pas pu trouver le temps de revenir après la réparation de mon ordinateur, mais je suis de retour. Re-salut à vous tous]

( HRP Bon retour avec nous, amuse toi. )

Près de trois jours passèrent sans que le malheureux ne laisse entrevoir un signe de vie. Son souffle, toutefois, se régularisait lentement pendant que le bleu de ses lèvres s'estompait pour laisser place au rougeâtre habituel. Son corps reprenait lentement la chaleur qui se devait d'être, bien enmitoufflé dans une panoplie de couvertures qu'on avait déposé minutieusement sur son faible corps tenaillé par le froid et la faim.

Au matin du 4ème jour, le blessé se réveilla en sursaut et en hurlant. Sa main se porta automatiquement sur sa plaie qui était maintenant couverte d'un épais bandage faisant le tour de son corps. Le rouge écarlate de son sang avait passé au travers du tissus pour aller se coller sur le blanc des draps. Le Kardar ne pu s'empêcher de grimacer de douleur en se tournant le haut du corps pour scruter l'endroit des yeux avant de se laisser choir sur la couchette. Qui l'avait-il ammené ici ? Combien de temps avait-il été inconscient ?

Question par dessus question, il finit par sombrer dans un sommeil moins tourmenté que le dernier, la main sur sa blessure. Après quelques heures de songe, le petit homme se réveilla à nouveau en sentant les mains du soigneur qui découpaient délicatement le bandage souillé de sang séché.

- Bian l'bonjour min cher. T'avions falli y pâsser si on nous auriasse pas avarti qu't'étiasse dans rue.... Naon bougions pas pis laissions moé faire, Fallions r'faire ste bandâge là sinaon ça allion s'infecter.

Le soigneur jeta le tissus imaculé de rouge avant d'en refaire un second sur la plaie qui avait cessé de saigner. Les nombreux points de sutures semblaient avoir été assez fort et n'avaient guère besoin d'être repris. Le guérisseur se rendit derrière le comptoir après avoir terminé le bandage et y attrapa les effets personnels de Torkrom ainsi que des vêtements neufs qu'on lui avait apporter pour remplacer ceux qu'il portait à son arrivé et lui tendit le tout en souriant.

L'alchimiste le remercia en s'habillant tranquillement, laissant voir sa douleur à chaque mouvements qu'il faisait puis sortit lentement de la bâtisse pour redécouvrir ce qui était Jadis sa ville, du moins ce qu'il en restaient car tant de choses avaient chagé en son absance. Tel un enfant qui porte son attention sur les moindres petits détails, il marcha jusqu'à la banque pour voir si son compte était toujours existant sans même remarquer le garde en noir qui le dévisageait à mesure qu'il approchait du seuil de la porte.