Vichand « Vic » Crodur, l’histoire d’une vie
Chapitre 1 : La naissance de Vichand
Une naissance attendue ? Certainement… La plupart des ouvriers des champs, amis du père, s’étaient réunis ce soir là dans une petite salle d’accouchement improvisée à l’intérieur d’une chaleureuse maisonnette qui se trouvait en plein cœur de Mordonak, dans l’attente d’enfin assister à la mise au monde du nouveau né. La nativité était si rare ces temps-ci dans la communauté naine d’Ethorui que chaque naissance se valait la peine d’être célébrée et la mère remerciée de donner à la civilisation un nouveau descendant. Ce soir là, l’enfant tant attendu débuta sa vie dans le monde extérieur (si on considère qu’il vivait dans une sorte de captivité intérieure dans l’utérus de sa mère) dans un long soupir ou plutôt, sa première bouffée d’air pure. Dès lors, la nouvelle fût répandue dans la ville entière et la société s’intéressa particulièrement à l’enfant jusqu’à ce que, évidemment, un autre nouveau né le remplace et retienne à nouveau l’attention de tous les habitants nains, tant des Collines que des Profondeurs qui étaient tous aussi bien informés les uns les autres des derniers événements qui se déroulaient au sein de la populace.
Chapitre 2 : La suite d’une descendance
Puisque son père était de ceux qui vivait à la surface, il avait choisi, comme le destin lui avait indiqué : la voie des champs. Vichand, dont le nom se rapproche très facilement de la sonorité « champs » prend tout le sens maintenant que tous ont pris connaissance de l’importance que son père portait à ses cultures et ses animaux d’élevages, avait prit la sage décision de suivre les traces de son père qui en connaissait déjà long sur le sujet. Il avait la considérable avantage d’avoir un père qui pourrait facilement lui apprendre les différentes techniques qu’il avait développées durant ses nombreuses années de travaux aux champs.
Chapitre 3 : Un détournement de situation
Vic’ avait certainement eu l’enfance facile jusqu’à ce qu’il soit remplacé par un nouveau né. Son père rapportait de quoi facilement nourrir la famille même si les capitaux familiaux n’étaient pas aussi importants que ceux de l’artisan le plus riche. Le fils de l’agriculteur avait maintenant atteint un âge critique, il devait prendre une décision fatidique. Il avait certes laissé sous-entendre à sa famille qu’il travaillerait, comme son bon vieux père, dans les champs, mais son esprit avait mûrie et il ne souhaitait finalement plus y porter son cœur. Depuis sa jeune enfance, il avait vécu avec une panoplie d’animaux de ferme, mais il avait particulièrement aimé être en contact d’espèces canines. Les chiens et leur comportement l’intéressaient au plus haut point et leur intelligence beaucoup plus évoluée que celle d’une poule lui disait que le chien de la famille serait sûrement apte à répondre à ses besoins. Il débuta par de simples manières à dresser le chien mais plus il avançait plus il réalisait que les chiens avaient beaucoup de potentiel. Il avait d’ailleurs été bien intéressé par la Garde Royale Naine qui avait fait une brève apparition sur la place publique afin d’inviter les intéressés au prochain recrutement. Après avoir élaboré plusieurs plans, il conclut qu’il pourrait facilement et sans problèmes utiliser son compagnon à des fins militaires.
Chapitre 4 : Une tentative d’enrôlement
Il consacra jusqu’à la dernière minute ses temps libres à préparer son chien pour le prochain recrutement. Il était assez âgé pour prendre certaines décisions seul, mais celle-ci exigeait sans doute une petite discussion avec son père. Déjà, il avait un point de plus qui pesait dans sa balance, depuis peu, un petit bouc brunâtre lui était apparu sur le bout du menton et ne semblait cesser de se fournir d’avantage chaque semaines passantes. Il était maintenant beaucoup plus formé qu’il l’était à peine quelques mois auparavant. Sa petite taille était restée la même, certes, il se plaçait dans la moyenne mais sa carrure s’était nettement endurcie, ses épaules basses s’était transformées en un mur carré et son appendice gastrique avait pris en poids et surtout, en diamètre. Il était plutôt corpulent et bien grassouillet quand on l’apercevait tout vêtu mais la réalité n’en était pas autant. Puisque sa consommation de bière avait bien augmenté depuis les trois dernières années, Vic’ avait, bien entendu, un petit surplus de graisse mais les muscles qui composaient son corps étaient facilement distinguables. L’entraînement qu’il s’était préparé, à lui et son chien, était assez physique pour garder la forme d’un soldat. Il avait même décidé de prendre l’allure caricaturée du garde en s’attachant les cheveux, dont le teint s’apparentait à un brun penchant vers le roux, qu’ils rabattaient vers l’arrière. Ses yeux d’un vert grisâtre, qui ne différaient pas trop d’un Nain à un autre, étaient gros comme des amandes, à l’affût de tout ou presque. Son visage jeune était tout de même parsemé de quelques ridules mais ce n’était qu’à son avantage car ça le faisait paraître dur et dans le métier qu’il souhaitait exercé c’était de mise.
Bien qu’il puisse passé facilement pour un dur à cuir de par son apparence extérieure, Vichand était un autre homme à l’intérieur. Il avait ses propres valeurs comme tous; d’autres étaient prioritaires et d’autres seulement à respecter. Mais jamais il n’hésitera à défendre son chien à la place de se défendre lui-même ce qui pourrait le mettre dans un sérieux pétrin. Il était assez fragile pour bien dire, la perte de son compagnon le démolirait certainement, imaginez la perte d’un de ses pairs. Toute fois, il était conscient qu’il allait devoir mettre ses caprices et ses quelques défauts de côté lorsqu’il serait en service. Discipliné, dur, obstiné, déterminé et leader, il pouvait ajouter à son répertoire psychologique un brin de contrôle de la manipulation ce qui pouvait tant l’avantager que le nuire. Il s’était exercé à savoir contrôler et canaliser ses émotions et sentiments et le temps passé à prendre contrôle sur son chien l’avait bien aidé. Il devait à tout prix s’établir et se faire connaître comme un possible successeur aux exploits du Général Fierécu. Il suivrait son exemple, il souhaiterait être reconnu comme supérieur aux autres soldats et plus que tout, voir ses coffres remplis lors de sa retraite.
Il fût de la partie lors du recrutement; son père lui avait donné sa bénédiction. La séance allait bientôt commencée. Il avait déjà envie de connaître les résultats…